The Japan Times - Au Pakistan sous les inondations, personne ne sait plus où est son village

EUR -
AED 4.312165
AFN 76.95154
ALL 96.753705
AMD 448.031316
ANG 2.102251
AOA 1076.720928
ARS 1703.460147
AUD 1.779327
AWG 2.116455
AZN 1.995163
BAM 1.960036
BBD 2.363397
BDT 143.39197
BGN 1.956168
BHD 0.442705
BIF 3482.611091
BMD 1.174178
BND 1.516406
BOB 8.108213
BRL 6.480992
BSD 1.173386
BTN 106.122841
BWP 15.497835
BYN 3.464941
BYR 23013.883134
BZD 2.360071
CAD 1.61868
CDF 2659.512187
CHF 0.933592
CLF 0.027474
CLP 1077.800801
CNY 8.270027
CNH 8.265119
COP 4538.783942
CRC 584.638664
CUC 1.174178
CUP 31.115709
CVE 110.478074
CZK 24.391217
DJF 208.675178
DKK 7.471348
DOP 73.6792
DZD 152.004409
EGP 55.887573
ERN 17.612666
ETB 182.236126
FJD 2.682115
FKP 0.874651
GBP 0.878003
GEL 3.164377
GGP 0.874651
GHS 13.532349
GIP 0.874651
GMD 86.298212
GNF 10200.667993
GTQ 8.987156
GYD 245.500137
HKD 9.135026
HNL 30.774994
HRK 7.534576
HTG 153.698912
HUF 388.990947
IDR 19581.057178
ILS 3.792471
IMP 0.874651
INR 106.165215
IQD 1538.172801
IRR 49444.623799
ISK 147.993796
JEP 0.874651
JMD 187.765812
JOD 0.832515
JPY 182.561068
KES 151.353157
KGS 102.682053
KHR 4702.581843
KMF 491.980851
KPW 1056.77334
KRW 1735.046597
KWD 0.360215
KYD 0.977872
KZT 603.548729
LAK 25426.817853
LBP 105147.61388
LKR 363.417705
LRD 208.269765
LSL 19.644041
LTL 3.467041
LVL 0.710248
LYD 6.364121
MAD 10.748129
MDL 19.800952
MGA 5313.154049
MKD 61.552783
MMK 2466.030822
MNT 4166.481166
MOP 9.40212
MRU 46.697494
MUR 54.070734
MVR 18.141501
MWK 2039.54696
MXN 21.150931
MYR 4.798867
MZN 75.060144
NAD 19.644118
NGN 1706.279887
NIO 43.127586
NOK 11.980734
NPR 169.792398
NZD 2.035971
OMR 0.451465
PAB 1.173421
PEN 3.950522
PGK 4.987887
PHP 68.965348
PKR 329.120527
PLN 4.21373
PYG 7881.732459
QAR 4.275192
RON 5.092055
RSD 117.388771
RUB 94.520111
RWF 1702.557681
SAR 4.404148
SBD 9.546318
SCR 16.990238
SDG 706.269551
SEK 10.921825
SGD 1.516122
SHP 0.880937
SLE 28.293287
SLL 24621.923812
SOS 671.045152
SRD 45.414844
STD 24303.107961
STN 24.863213
SVC 10.267623
SYP 12983.066516
SZL 19.643882
THB 36.974672
TJS 10.830593
TMT 4.109622
TND 3.409519
TOP 2.827139
TRY 50.179072
TTD 7.959864
TWD 37.153097
TZS 2898.98726
UAH 49.805522
UGX 4182.844311
USD 1.174178
UYU 45.716469
UZS 14178.196202
VES 324.344521
VND 30921.970017
VUV 142.46031
WST 3.277164
XAF 657.349716
XAG 0.017731
XAU 0.000271
XCD 3.173274
XCG 2.114826
XDR 0.815437
XOF 656.961327
XPF 119.331742
YER 279.865043
ZAR 19.69423
ZMK 10569.016091
ZMW 26.900107
ZWL 378.084744
  • AEX

    -5.5200

    929.6

    -0.59%

  • BEL20

    35.0800

    5045.95

    +0.7%

  • PX1

    -20.2700

    8086.05

    -0.25%

  • ISEQ

    -9.1000

    12989.11

    -0.07%

  • OSEBX

    13.5800

    1649.54

    +0.83%

  • PSI20

    8.0600

    8070.37

    +0.1%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    86.6400

    4173.57

    +2.12%

  • N150

    -9.6200

    3689.37

    -0.26%

Au Pakistan sous les inondations, personne ne sait plus où est son village
Au Pakistan sous les inondations, personne ne sait plus où est son village / Photo: Aamir QURESHI - AFP

Au Pakistan sous les inondations, personne ne sait plus où est son village

Depuis une digue érigée à la va-vite pour protéger la ville de Mehar, dans le sud du Pakistan, seuls le haut des minarets d'une mosquée et la partie supérieure d'une station d'essence émergent d'un vaste lac créé par les inondations sur des dizaines de kilomètres de long.

Taille du texte:

Au-delà, des centaines de villages et d'immenses pans de terres agricoles ont disparu sous les eaux, après des inondations déclenchées par des pluies de mousson torrentielles depuis juin et qui ont submergé un tiers du pays.

"Personne ne sait plus où est son village. L'homme de la rue ne peut plus reconnaître sa propre maison", remarque Ayaz Ali, dont le village, dans cette province du Sind, est sous près de sept mètres d'eau.

Le gouvernement provincial estime que plus de 100.000 personnes ont été déplacées par cette étendue d'eau nouvelle, née des pluies record et de la crue en certains endroits du grand fleuve Indus tout proche.

Dans tout le pays, plus de 33 millions de personnes ont été affectées par les inondations, près de deux millions d'habitations et entreprises détruites, 7.000 km de routes emportés et 256 ponts détruits.

Chauffeur de bus de profession, Ayaz guide les volontaires de la Marine pakistanaise, qui naviguent sur ces eaux dans deux canots pneumatiques, pour délivrer de la nourriture aux habitants ou convoyer des personnes ayant besoin de soins vers la ville.

Grâce à son excellente mémoire, Ayaz est capable d'identifier les villages engloutis rien que par la géographie des pylônes électriques ou le contour de la cime des arbres.

Avec son aide, les militaires fouillent les rares bouts de terre restés émergés, où s'abritent certaines familles, qui refusent d'être évacuées quand bien même leur situation s'aggrave avec la chaleur accablante.

- "Comment pourrions-nous partir?" -

"Leur maison et leurs biens sont tellement précieux pour eux", explique un soldat, qui réclame l'anonymat, en regardant l'immense étendue d'eau qui l'entoure.

"Quand j'ai rejoint la Marine, jamais je n'aurais imaginé faire quelque chose comme ça", avoue-t-il.

Le moteur coupé, l'embarcation avance au ralenti entre les cimes des arbres, et il faut même baisser les têtes pour passer sous des lignes électriques à l'approche d'un petit groupe de maisons à moitié effondrées et encerclées par l'eau.

Des dizaines de personnes attendent là. Beaucoup continuent aussi à refuser de partir, inquiètes que leur bétail - leur dernière richesse - ne meure ou ne soit volé en leur absence, ou alors redoutant la vie dans les camps pour déplacés apparus un peu partout dans le pays.

"Notre vie et notre mort sont liées à notre village. Comment pourrions-nous partir?", demande Aseer Ali, enfoncé dans l'eau jusqu'aux genoux et refusant de laisser partir son épouse, pourtant enceinte de huit mois.

D'autres finissent par céder - des hommes fiévreux, de jeunes enfants ayant la diarrhée, une femme âgée se murant dans le silence par peur - et montent sur le canot, qui emmène désormais vers la ville bien deux fois plus de personnes qu'il n'est censé.

Parmi celles-ci, se trouve une jeune mère qui a eu l'immense douleur de perdre son nouveau-né quand l'eau a monté autour de sa maison la semaine dernière.

- 'Partis protéger la ville' -

Elle chancèle comme sous l'effet d'une insolation, son enfant de deux ans à ses côtés souffrant lui aussi sous le soleil de midi. Un militaire tente de les soulager en les arrosant copieusement d'eau.

La nouvelle digue en boue, de 35 km de long, a pour l'instant empêché le lac de s'étendre et de submerger la ville de Mehar, qui abrite plusieurs centaines de milliers d'habitants.

De nombreux déplacés sont arrivés en ville ces trois dernières semaines, s'installant dans des camps de fortune créés sur des parkings, dans des écoles ou sur des autoroutes.

"Toujours plus de familles arrivent au camp. Elles sont dans un état horrible", observe Muhammad Iqbal, de la fondation Alkhidmat, une organisation humanitaire pakistanaise qui est la seule présente dans le plus grand camp de la ville, lequel accueille environ 400 personnes.

"Il y a un énorme besoin en eau potable et en toilettes", explique-t-il. Mais les déplacés pourraient devoir encore attendre, la priorité du gouvernement étant de drainer l'eau des zones inondées.

La pression de l'eau a augmenté sur les barrages et réservoirs prêts à déborder, obligeant les autorités à creuser des canaux de dérivation pour sauver des endroits densément peuplés, parfois au détriment des zones rurales.

"Ils sont tous partis protéger la ville, mais pas les pauvres des zones rurales", déplore Umaida Solangi, une femme âgée de 30 ans se reposant avec ses enfants sur un lit de cordes tressées dans un camp.

T.Sasaki--JT