The Japan Times - A Gaziantep: "Maintenant nous attendons nos morts"

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A Gaziantep: "Maintenant nous attendons nos morts"
A Gaziantep: "Maintenant nous attendons nos morts" / Photo: Zein Al RIFAI - AFP

A Gaziantep: "Maintenant nous attendons nos morts"

"Maintenant, nous attendons nos morts." A Gaziantep, l'espoir de retrouver des survivants sous les décombres s'est évanoui pour cette habitante qui voudrait des nouvelles de sa tante après le séisme qui a frappé la région lundi.

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Il a fallu attendre plus de vingt-quatre heures pour que les excavateurs et les chiens renifleurs entrent enfin en action, dans les ruines de son immeuble à Gaziantep, métropole du sud-ouest de la Turquie proche de l'épicentre de la première secousse, d'une magnitude de 7,8.

"C'est trop tard. Maintenant nous attendons nos morts", soupire la rescapée, alors que le froid piquant diminue encore les chances de survie.

Au total, plus de 7.800 morts ont déjà été dénombrés dans le pays et en Syrie voisine.

Ebru Firat, 23 ans, sait aussi que les chances de retrouver vivante sa cousine enfouie sous les décombres de son immeuble effondré à Sehitkamil, un faubourg de Gaziantep, s'amenuisent à chaque instant.

Comme chez la centaine de personnes qui patientent devant les ruines, le chagrin se mêle désormais à un sentiment de révolte.

Alors que chaque minute compte pour retrouver d'éventuels survivants, aucun secours ne s'est présenté dans les heures qui ont suivi le sinistre.

Les proches des disparus, accompagnés parfois de policiers, se sont employés eux-mêmes et à mains nues à essayer de déblayer les décombres.

Et quand les premiers secouristes sont enfin apparus lundi soir, ils se sont arrêtés à minuit, se plaignant des habitants venus réclamer des nouvelles de leurs proches.

"Les gens se sont révoltés ce matin. La police est intervenue. Après, on a été obligé de se taire", se désole Celal Deniz, 61 ans, dont le frère et les neveux sont sous les décombres.

Sous un froid glacial, M. Deniz et ses proches tentent de se réchauffer autour d'un feu allumé en plein air, un peu à l'écart.

"Il n'y a plus aucune région que les secours n'aient pu atteindre", avait pourtant assuré lundi le président du Croissant-Rouge, Kerem Kinik, à la télévision.

- "La taxe séisme" -

"Mensonge!", peste un jeune homme qui ne souhaite pas donner son nom. "Nous sommes abandonnés".

Mais cette négligence pose aussi des questions, sans réponse.

"Ils ne savent pas ce que le peuple est en train de vivre. Où sont nos impôts collectés depuis le séisme de 1999?", s'insurge ainsi Celal Deniz, assez vieux pour se souvenir de la catastrophe.

Après ce tremblement de terre qui avait dévasté des zones très peuplées et industrialisées du nord-ouest du pays, faisant au moins 17.400 morts, un impôt spécial avait été instauré, baptisé "la taxe séisme".

Les recettes - estimées à 88 milliards de livres turques, soit près de 4,6 milliards de dollars collectés depuis 1999 - devaient être investies dans la prévention des catastrophes et le développement des services de secours.

Mais personne ne sait où cet argent est passé.

"Nous sommes allés aider dans des endroits qui devaient à l'origine être secourus par le Croissant-Rouge, mais personne n'est venu", rapporte Ceren Soylu, membre d'un groupe de volontaires créé par un petit parti nationaliste, le Bon Parti (Iyi).

De violentes répliques continuent de secouer la ville, les habitants manquent de tout: les commerces sont fermés, le gaz été coupé et le chauffage avec, et trouver de l'essence relève de l'exploit.

Seules quelques boulangeries sont ouvertes, assaillies par de longues files d'attente.

Mais ce sont surtout les districts isolés de la province, comme Islahiye et Nurdagi, où des centaines d'immeubles ont été détruits, qui sont les plus touchés.

"Les routes ont été en partie détruites, il est très difficile d'acheminer de l'aide dans ces localités", raconte Gokhan Gungor, cuisinier qui s'est porté volontaire pour distribuer des vivres aux victimes.

"Les gens manquent d'eau et de nourriture là-bas", se désole-t-il.

Devant l'immeuble devenu un tas de ruines à Sehitkamil, le sentiment d'abandon mine encore plus le moral que le froid. Même si nombre de rescapés se sont précipités dehors, réveillés en pleine nuit, sans même avoir le temps de mettre leurs chaussures.

T.Maeda--JT