The Japan Times - "Un venin mortel": en Tunisie, une ville asphyxiée par un complexe chimique "délabré"

EUR -
AED 4.284503
AFN 77.077368
ALL 96.672535
AMD 444.268837
ANG 2.088356
AOA 1069.812202
ARS 1666.951235
AUD 1.755223
AWG 2.099959
AZN 1.977594
BAM 1.958282
BBD 2.348677
BDT 142.67084
BGN 1.958842
BHD 0.439657
BIF 3445.467236
BMD 1.166644
BND 1.510615
BOB 8.058214
BRL 6.356688
BSD 1.166078
BTN 104.846244
BWP 15.492637
BYN 3.352535
BYR 22866.217636
BZD 2.345263
CAD 1.611893
CDF 2603.949043
CHF 0.936867
CLF 0.027523
CLP 1079.732385
CNY 8.248289
CNH 8.244613
COP 4474.067141
CRC 569.622013
CUC 1.166644
CUP 30.91606
CVE 110.405889
CZK 24.214831
DJF 207.653207
DKK 7.468667
DOP 74.634602
DZD 151.273095
EGP 55.344765
ERN 17.499656
ETB 180.875365
FJD 2.63714
FKP 0.874627
GBP 0.874563
GEL 3.144117
GGP 0.874627
GHS 13.264757
GIP 0.874627
GMD 85.164683
GNF 10132.80021
GTQ 8.932437
GYD 243.968192
HKD 9.076121
HNL 30.71293
HRK 7.536985
HTG 152.653493
HUF 381.862915
IDR 19474.784235
ILS 3.771351
IMP 0.874627
INR 105.17941
IQD 1527.629771
IRR 49130.280577
ISK 149.003932
JEP 0.874627
JMD 186.64658
JOD 0.827088
JPY 181.000109
KES 150.848748
KGS 102.023311
KHR 4668.917998
KMF 492.323307
KPW 1049.978797
KRW 1710.652425
KWD 0.358124
KYD 0.971828
KZT 589.724967
LAK 25286.943606
LBP 104425.214634
LKR 359.684369
LRD 205.24279
LSL 19.763266
LTL 3.444796
LVL 0.705691
LYD 6.339035
MAD 10.770352
MDL 19.841064
MGA 5201.59318
MKD 61.718495
MMK 2449.482257
MNT 4138.521318
MOP 9.351013
MRU 46.501943
MUR 53.782159
MVR 17.948159
MWK 2022.063027
MXN 21.188759
MYR 4.794321
MZN 74.559923
NAD 19.763266
NGN 1691.446479
NIO 42.914211
NOK 11.778815
NPR 167.75163
NZD 2.015712
OMR 0.447547
PAB 1.166178
PEN 3.919768
PGK 4.948251
PHP 68.736353
PKR 326.920482
PLN 4.229381
PYG 8020.165807
QAR 4.250542
RON 5.09217
RSD 117.549501
RUB 89.447988
RWF 1696.650557
SAR 4.378528
SBD 9.602169
SCR 15.76892
SDG 701.729618
SEK 10.946788
SGD 1.510938
SHP 0.875285
SLE 27.662086
SLL 24463.93409
SOS 665.243216
SRD 45.066272
STD 24147.170324
STN 24.530989
SVC 10.20389
SYP 12899.390409
SZL 19.748031
THB 37.140688
TJS 10.699299
TMT 4.09492
TND 3.42078
TOP 2.808998
TRY 49.655234
TTD 7.9058
TWD 36.31996
TZS 2852.443816
UAH 48.955252
UGX 4125.211153
USD 1.166644
UYU 45.608396
UZS 13950.742787
VES 296.971426
VND 30758.562652
VUV 141.585177
WST 3.253316
XAF 656.789501
XAG 0.020047
XAU 0.000277
XCD 3.152913
XCG 2.101655
XDR 0.816835
XOF 656.789501
XPF 119.331742
YER 278.303287
ZAR 19.749998
ZMK 10501.191496
ZMW 26.960173
ZWL 375.658814
  • AEX

    2.9400

    950.45

    +0.31%

  • BEL20

    19.6200

    5049.2

    +0.39%

  • PX1

    -14.6100

    8100.03

    -0.18%

  • ISEQ

    16.5600

    12758.06

    +0.13%

  • OSEBX

    0.4900

    1632.97

    +0.03%

  • PSI20

    -4.1000

    8194.3

    -0.05%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -87.0000

    4263

    -2%

  • N150

    8.8400

    3694.18

    +0.24%

"Un venin mortel": en Tunisie, une ville asphyxiée par un complexe chimique "délabré"
"Un venin mortel": en Tunisie, une ville asphyxiée par un complexe chimique "délabré" / Photo: Hasan MRAD - AFP

"Un venin mortel": en Tunisie, une ville asphyxiée par un complexe chimique "délabré"

Ikram Aioua est emplie d'une colère froide. Depuis début septembre, son fils a été hospitalisé trois fois après avoir inhalé des gaz toxiques imputés à un complexe chimique vieillissant à Gabès, dans le sud de la Tunisie. Comme les proches de dizaines d'autres personnes intoxiquées, elle exige la fermeture de l'usine.

Taille du texte:

Le complexe "est un venin mortel", s'emporte cette femme au foyer de 40 ans. "Il faut s'en débarrasser!".

Les vidéos d'élèves secourus après des malaises ont poussé mercredi des milliers d'habitants de Gabès dans la rue, une mobilisation inédite depuis plusieurs années selon des militants. La police a fait usage de grandes quantités de gaz lacrymogènes pour disperser les protestataires.

Ahmed Sarray, 12 ans, le fils d'Ikram, raconte à l'AFP avoir "senti des brûlures à la gorge" alors qu'il était en classe. Son collège de Chott Essalem est proche de l'usine de fertilisants du Groupe Chimique Tunisien (GCT), un énorme complexe qui crache jour et nuit une fumée grise et âcre.

"Ma tête était lourde, j'ai perdu connaissance", poursuit-il.

Sa camarade Emna Mrabet indique avoir senti sa poitrine s'enflammer puis elle a vomi. Sa mère dit ne plus vouloir l'envoyer à l'école "jusqu'à ce que les autorités trouvent des solutions".

En un mois, près de 200 habitants des quartiers proches du complexe ont reçu des soins pour des "intoxications" dont 122 mardi, selon les autorités locales.

- "Démantèlement" -

Pour Ahmed Guefrech, un élu local du Conseil des régions, cela ne fait aucun doute: "ces malaises sont provoqués par des fuites de gaz provenant des unités du GCT".

Et si les fuites "ne sont pas nouvelles", il note "leur intensification - quatre fois en septembre, deux fois depuis début octobre".

Le complexe utilise de l'acide sulfurique et de l'ammoniac pour fabriquer des engrais à base de phosphates.

Le GCT n'a pas répondu à l'AFP au sujet de l'état du complexe inauguré en 1972 et dénoncé pour pollution depuis plus d'une décennie.

Selon M. Guefrech, qui est aussi militant pour l'environnement, les émanations toxiques sont dues "au vieillissement des unités polluantes" ainsi qu'à des "équipements délabrés" et à un manque d'entretien.

Elles s'expliquent aussi par une "augmentation de la production à un rythme qui ne correspond pas à l'état" du site, selon M. Guefrech.

Pour lui, il n'y a qu'une solution: "le démantèlement".

Khayreddine Debaya, qui milite avec son collectif Stop Pollution contre les dégâts causés par l'usine à l'environnement et à la santé des riverains, est du même avis.

Selon Stop Pollution et diverses études, les résidus déversés en pleine nature par le GCT polluent les plages et les sols, ont causé un effondrement de la pêche et sont la cause d'une incidence anormale de maladies respiratoires et cancers.

En 2017, les autorités avaient promis de démanteler le complexe qui emploie 4.000 personnes dans une zone frappée par le chômage, pour le remplacer par un établissement conforme aux normes internationales.

- "Rien ne sera fait" -

Le dossier devrait prendre une tournure judiciaire puisqu'un groupe d'avocats de Gabès, représentant des élèves intoxiqués récemment, entend poursuivre le GCT.

Une première plainte "sera déposée (prochainement) au tribunal de première instance de Gabès pour arrêter les activités des unités polluantes et une deuxième pour démanteler le groupe", affirme à l'AFP Mehdi Telmoudi, qui préside leur comité de défense.

Mais les autorités sont en porte-à-faux sur ce dossier car l'exploitation des mines de phosphates - principale richesse naturelle du pays - est "un pilier fondamental" de l'économie pour le président Kais Saied. Les autorités veulent quintupler la production d'engrais d'ici 2030 (d'environ 3 millions de tonnes par an à 14 millions) pour profiter de la hausse des prix mondiaux.

Samedi dernier, dénonçant un manque d'entretien, le président Saied a dépêché en urgence une équipe des ministères de l'Industrie et de l'Environnement, en dépit de doutes d'experts sur la possibilité d'assainir le site.

"Rien ne sera fait et le complexe qui nous tue restera", se désespère Radhia Sarray, 58 ans, une proche d'Ahmed. Atteinte d'un cancer, elle a récemment été hospitalisée pour intoxication.

Y.Mori--JT