The Japan Times - Influenceurs à louer: au Kenya, des fabriques à désinformer avant la présidentielle

EUR -
AED 4.205846
AFN 81.314805
ALL 97.062836
AMD 440.291192
ANG 2.049616
AOA 1049.074675
ARS 1308.200049
AUD 1.771729
AWG 2.061501
AZN 1.946675
BAM 1.947592
BBD 2.31143
BDT 139.999996
BGN 1.953593
BHD 0.43215
BIF 3368.26389
BMD 1.145278
BND 1.471001
BOB 7.927522
BRL 6.283909
BSD 1.14481
BTN 98.93508
BWP 15.449364
BYN 3.746426
BYR 22447.457413
BZD 2.299579
CAD 1.571895
CDF 3294.966333
CHF 0.940457
CLF 0.028151
CLP 1080.295209
CNY 8.233858
CNH 8.23978
COP 4661.53521
CRC 577.864698
CUC 1.145278
CUP 30.349879
CVE 110.089848
CZK 24.82393
DJF 203.538585
DKK 7.459233
DOP 67.972158
DZD 149.645184
EGP 57.893714
ERN 17.179177
ETB 154.378229
FJD 2.585981
FKP 0.847543
GBP 0.855391
GEL 3.115065
GGP 0.847543
GHS 11.793191
GIP 0.847543
GMD 81.888001
GNF 9913.530489
GTQ 8.791872
GYD 239.418923
HKD 8.990212
HNL 29.948723
HRK 7.532037
HTG 150.137275
HUF 403.454687
IDR 18799.402
ILS 3.994445
IMP 0.847543
INR 99.240548
IQD 1500.314756
IRR 48244.853938
ISK 143.400422
JEP 0.847543
JMD 182.022899
JOD 0.81198
JPY 166.324235
KES 147.969695
KGS 100.154217
KHR 4604.01954
KMF 489.607634
KPW 1030.708916
KRW 1581.177108
KWD 0.351005
KYD 0.954079
KZT 594.753523
LAK 24709.382781
LBP 102616.948756
LKR 343.93356
LRD 228.654642
LSL 20.523214
LTL 3.38171
LVL 0.692768
LYD 6.207853
MAD 10.489028
MDL 19.604978
MGA 5067.856883
MKD 61.480966
MMK 2404.337971
MNT 4102.837768
MOP 9.254399
MRU 45.490315
MUR 52.499374
MVR 17.643
MWK 1988.203499
MXN 21.839143
MYR 4.87717
MZN 73.240952
NAD 20.523246
NGN 1771.597065
NIO 42.08907
NOK 11.46899
NPR 158.290913
NZD 1.918284
OMR 0.440359
PAB 1.144786
PEN 4.118991
PGK 4.719978
PHP 65.831754
PKR 324.743142
PLN 4.278131
PYG 9136.774007
QAR 4.169388
RON 5.027545
RSD 117.214693
RUB 89.90632
RWF 1632.021776
SAR 4.297101
SBD 9.568074
SCR 16.234712
SDG 687.735538
SEK 11.091369
SGD 1.475308
SHP 0.900009
SLE 25.772295
SLL 24015.920433
SOS 654.521398
SRD 44.494544
STD 23704.951389
SVC 10.016786
SYP 14890.498992
SZL 20.546544
THB 37.672213
TJS 11.504815
TMT 4.008475
TND 3.361963
TOP 2.682359
TRY 45.276945
TTD 7.761528
TWD 33.88822
TZS 3017.808775
UAH 47.73025
UGX 4122.590123
USD 1.145278
UYU 46.773291
UZS 14556.488596
VES 117.455977
VND 29917.536034
VUV 137.28028
WST 3.011656
XAF 653.204194
XAG 0.031387
XAU 0.000341
XCD 3.095172
XDR 0.812376
XOF 649.945721
XPF 119.331742
YER 277.960627
ZAR 20.717516
ZMK 10308.876597
ZMW 27.446172
ZWL 368.77919
  • AEX

    -4.6800

    912.42

    -0.51%

  • BEL20

    -36.7400

    4389.41

    -0.83%

  • PX1

    -57.4200

    7598.87

    -0.75%

  • ISEQ

    -144.7200

    11250.86

    -1.27%

  • OSEBX

    2.1300

    1639.71

    +0.13%

  • PSI20

    -8.8700

    7379.98

    -0.12%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    1.4900

    2479.58

    +0.06%

  • N150

    -30.8000

    3550.71

    -0.86%

Influenceurs à louer: au Kenya, des fabriques à désinformer avant la présidentielle
Influenceurs à louer: au Kenya, des fabriques à désinformer avant la présidentielle / Photo: Tony KARUMBA - AFP

Influenceurs à louer: au Kenya, des fabriques à désinformer avant la présidentielle

Dans un banal bureau du nord de la capitale kényane Nairobi, Ian James Mwai ne lâche pas ses deux téléphones portables: il ne veut pas manquer une occasion de promouvoir sur les réseaux sociaux le parti pour lequel il travaille.

Taille du texte:

A 23 ans, le jeune homme fait partie des influenceurs qui, de plus en plus nombreux, offrent leurs services aux candidats pour peser sur l'élection présidentielle du 9 août.

"Cette élection va se jouer à pas grand-chose", assure Ian James Mwai à l'AFP: "Un homme politique qui choisirait d'ignorer les réseaux sociaux serait un imbécile".

Au Kenya, la moitié des 50 millions d'habitants a moins de 35 ans, et 12 millions de Kényans utilisent les réseaux sociaux.

Des influenceurs proposent donc aux hommes politiques de diffuser leurs idées, répondre aux critiques ou même lancer des rumeurs sur leurs adversaires. Créer et faire monter un hashtag est facturé 400 euros par jour.

Surtout, les soldats du web offrent à leurs clients une chose qui n'a pas de prix: l'absence de responsabilité.

"Il y a tellement d'équipes et de gens (sur les réseaux sociaux) que vous ne pouvez pas contrôler ce qu'ils publient", poursuit Mwai.

Il ne souhaite pas préciser pour qui lui et les 70 influenceurs qu'il chapeaute roulent, mais "mon équipe (travaille avec) éthique", assure-t-il.

A lui seul, Mwai compte 110.000 abonnés sur Twitter, dont il connaît les habitudes.

"Le matin est le meilleur moment pour poster, juste avant que les gens arrivent au bureau (...) parce que la première chose qu'ils font est de se connecter pour voir quelles sont les tendances", explique-t-il.

- "Instrumentaliser les tendances" -

Le détournement des réseaux sociaux a été épinglé dans de précédents scrutins dans ce grand pays d'Afrique de l'Est.

Des médias anglais ont ainsi révélé que la société britannique Cambridge Analytica - qui a utilisé les données personnelles de millions d'utilisateurs de Facebook pour faire de la communication ciblée - a joué un rôle important dans les campagnes de 2013 et 2017, remportées par l'actuel président Uhuru Kenyatta.

En 2022, les influenceurs locaux sont au coeur du jeu. Avec leurs centaines de milliers d'abonnés, leurs pages Facebook et comptes Twitter sont devenus des mines d'or.

D'une simple recherche, l'AFP a recensé des centaines de pages Facebook utilisant les noms des deux principaux candidats à la présidentielle: l'actuel vice-président William Ruto et le vétéran Raila Odinga.

"Les gens instrumentalisent les tendances afin de diffuser de la fausse information", explique Alphonse Shiundu, de l'organisation de fact-checking Africa Check, en soulignant "le recrutement actif de soldats en ligne pour répandre des messages politiques".

Raila Odinga s'est retrouvé plongé dans une controverse sur Twitter après qu'un hashtag #RailaStateProject a affirmé que cet opposant historique, désormais soutenu par le président sortant Kenyatta, poursuivrait la politique du pouvoir en place.

Son adversaire a été visé par un autre hastag, #hungryruto, le présentant comme le bénéficiaire supposé de scandales de corruption atteignant plusieurs milliards de dollars.

Sur les réseaux sociaux des deux camps, on trouve également des faux sondages ou des images trafiquées ou détournées d'immenses foules rassemblées pour des meetings électoraux.

- "Mercenaires" -

"A partir du moment où (les influenceurs) ont cultivé leur audience en ligne, ils la monétisent: cela signifie qu'ils poussent des contenus pour quiconque peut payer", affirme Alphonse Shiundu.

Ils profitent également du manque d'application des lois réprimant la désinformation et les discours de haine.

Dans un communiqué commun publié en avril, six organisations de la société civile ont alerté sur la menace que fait peser la désinformation dans le pays, qui a été à plusieurs reprises le théâtre de violences en période électorale.

"Nous sommes inquiets que les influenceurs sur les réseaux sociaux soient devenus des mercenaires qui fabriquent de la désinformation et du discours haineux", écrivent-elles.

Plus de 1.100 personnes sont mortes au Kenya lors des violences post-électorales interethniques de 2007-2008. Dix ans plus tard, en 2017, des dizaines d'autres ont été tuées dans de nouvelles violences.

Les influenceurs affirment, eux, n'avoir d'autre choix que de défendre pied à pied leur candidat.

Mac Otani, un consultant numérique travaillant pour le parti de Raila Odinga, explique à l'AFP que lorsque qu'une rumeur se répand, il doit réagir rapidement pour s'assurer que leurs partisans reçoivent le "bon message".

Cela fait partie du jeu, confirme Ian James Mwai. "Nous sommes prêts pour le tollé qui vient avec. Nous sommes prêts pour cette énergie négative", ajoute-t-il: "Nous sommes toujours prêts."

T.Ikeda--JT