The Japan Times - Ligue du LOL: cinq ans après, la thèse de l'emballement médiatique prend corps

EUR -
AED 4.317463
AFN 76.998508
ALL 96.333683
AMD 448.415119
ANG 2.10466
AOA 1077.954562
ARS 1712.745849
AUD 1.757306
AWG 2.115942
AZN 1.998787
BAM 1.954974
BBD 2.368699
BDT 143.84799
BGN 1.955253
BHD 0.443182
BIF 3485.42645
BMD 1.175523
BND 1.512261
BOB 8.144558
BRL 6.560827
BSD 1.176103
BTN 105.702434
BWP 15.461809
BYN 3.396578
BYR 23040.255794
BZD 2.36524
CAD 1.609403
CDF 2586.151541
CHF 0.92937
CLF 0.027407
CLP 1075.157072
CNY 8.235597
CNH 8.231202
COP 4386.053592
CRC 582.648831
CUC 1.175523
CUP 31.151366
CVE 110.793206
CZK 24.274849
DJF 208.913655
DKK 7.469145
DOP 73.999725
DZD 152.247869
EGP 56.040599
ERN 17.632849
ETB 182.560617
FJD 2.674139
FKP 0.870919
GBP 0.871504
GEL 3.156306
GGP 0.870919
GHS 13.31276
GIP 0.870919
GMD 86.988619
GNF 10277.009625
GTQ 9.01719
GYD 246.058115
HKD 9.139046
HNL 30.986687
HRK 7.536516
HTG 154.013608
HUF 386.183132
IDR 19704.884887
ILS 3.739163
IMP 0.870919
INR 105.653973
IQD 1539.935464
IRR 49518.917438
ISK 147.411881
JEP 0.870919
JMD 187.360826
JOD 0.833389
JPY 183.590895
KES 151.527089
KGS 102.754251
KHR 4719.72592
KMF 491.368431
KPW 1057.972081
KRW 1687.840145
KWD 0.361238
KYD 0.980044
KZT 590.385496
LAK 25426.567606
LBP 105268.107321
LKR 364.580431
LRD 208.888273
LSL 19.619415
LTL 3.471015
LVL 0.711062
LYD 6.365491
MAD 10.731058
MDL 19.721827
MGA 5360.386328
MKD 61.551767
MMK 2468.994639
MNT 4180.805001
MOP 9.416801
MRU 46.762002
MUR 54.167988
MVR 18.161579
MWK 2041.883969
MXN 21.141021
MYR 4.772902
MZN 75.127469
NAD 19.619741
NGN 1702.769188
NIO 42.965443
NOK 11.821508
NPR 169.124094
NZD 2.024791
OMR 0.451992
PAB 1.176073
PEN 3.955045
PGK 4.998917
PHP 69.193064
PKR 329.323025
PLN 4.227745
PYG 7970.631821
QAR 4.280042
RON 5.09531
RSD 117.315335
RUB 92.396958
RWF 1706.859766
SAR 4.408769
SBD 9.584501
SCR 17.675447
SDG 707.075965
SEK 10.811775
SGD 1.511635
SHP 0.881947
SLE 28.300727
SLL 24650.139199
SOS 671.810002
SRD 44.962586
STD 24330.958002
STN 24.979869
SVC 10.290564
SYP 12997.650698
SZL 19.619322
THB 37.22761
TJS 10.825917
TMT 4.126087
TND 3.391975
TOP 2.830378
TRY 50.467556
TTD 7.995553
TWD 36.840985
TZS 2885.909217
UAH 49.668993
UGX 4254.202286
USD 1.175523
UYU 46.180093
UZS 14165.055473
VES 338.655125
VND 30898.628752
VUV 142.0963
WST 3.257236
XAF 655.679927
XAG 0.016485
XAU 0.000271
XCD 3.17691
XCG 2.119586
XDR 0.813781
XOF 654.1785
XPF 119.331742
YER 280.303781
ZAR 19.627474
ZMK 10581.124982
ZMW 26.343868
ZWL 378.518008
  • AEX

    4.8000

    946.16

    +0.51%

  • BEL20

    14.6200

    5054.48

    +0.29%

  • PX1

    8.1000

    8112.02

    +0.1%

  • ISEQ

    2.6100

    13039.25

    +0.02%

  • OSEBX

    9.6700

    1676.17

    +0.58%

  • PSI20

    2.4600

    8185.83

    +0.03%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -7.5900

    4206.58

    -0.18%

  • N150

    15.0200

    3768.88

    +0.4%

Ligue du LOL: cinq ans après, la thèse de l'emballement médiatique prend corps
Ligue du LOL: cinq ans après, la thèse de l'emballement médiatique prend corps / Photo: Kirill KUDRYAVTSEV - AFP/Archives

Ligue du LOL: cinq ans après, la thèse de l'emballement médiatique prend corps

Le 8 février 2019 éclatait l'affaire de la "Ligue du LOL", groupe Facebook comprenant des journalistes, accusés de cyberharcèlement. Cinq ans après ce scandale à l'écho mondial et les licenciements qu'il avait provoqués, nombre d'éléments appuient la thèse d'un emballement médiatique.

Taille du texte:

"C'est un cas d'école d'emballement médiatique, les proportions que ça a pris sont délirantes", dit à l'AFP Loris Guémart, ex-médiateur d'Arrêt sur images (ASI).

Sous sa plume, ASI est le seul média français à avoir mené une relecture critique de sa couverture, fin 2021. Au niveau international, seul le New York Times a fait de même, en avril 2021.

"La Ligue du LOL" est le nom d'un groupe Facebook privé, créé en 2010, qui réunissait une trentaine de membres dont de jeunes journalistes et communicants.

Début 2019, des membres du groupe ont été accusés d'avoir commis au début des années 2010 des faits de cyberharcèlement sur Twitter, principalement envers des militantes féministes.

Prenant ses racines dans le petit milieu du Twitter parisien, cette affaire avait eu une résonance médiatique mondiale. Elle avait provoqué des débats sur le sexisme dans le journalisme et la violence en ligne.

Pourtant, côté justice, l'enquête du parquet de Paris pour harcèlement a été classée sans suite en février 2022, pour "infraction insuffisamment caractérisée".

Alors que l'affaire avait provoqué plusieurs licenciements, Les Inrockuptibles et Libération ont été condamnés aux prud'hommes pour celui de deux membres de la Ligue du LOL: un rédacteur en chef d'une part, et Vincent Glad, créateur du groupe, de l'autre. Libération a fait appel.

En juin, Libé et un autre journaliste licencié, Alexandre Hervaud, ont conclu un accord pour clore la procédure en justice.

"Je me réjouis que le temps parle pour nous", même si "un énorme traumatisme perdure", déclare M. Hervaud à l'AFP, en déplorant "un tabou" médiatique au sujet de ce "fiasco".

- "Sous pression" -

Des enquêtes menées par les sites L'ADN et Next INpact début 2020, puis Marianne en 2021, avaient déjà conclu à un "emballement médiatique inédit".

Comme ASI et le New York Times, elles pointaient le fait que la Ligue du LOL ait été décrite à tort comme l'instigatrice d'actions de cyberharcèlement coordonnées, menées par tous ses membres.

"En réalité, seuls quelques membres (...) ont été accusés de plaisanteries obscènes, photomontages grossiers ou moqueries répétées, et non le groupe dans son ensemble", a rectifié le New York Times.

Tout débute le vendredi 8 février 2019, avec un article du service de vérification de Libération, Checknews: "La Ligue du LOL a-t-elle vraiment existé et harcelé des féministes sur les réseaux sociaux?"

Il fait suite à des accusations surgies sur Twitter. Après l'article, l'affaire enfle tout le week-end sur les réseaux et une liste de noms est diffusée.

"La chasse aux sorcières commence, avec des menaces de mort, de viol", raconte à l'AFP une membre de la Ligue du LOL qui requiert l'anonymat.

Les premières mises à pied tombent le lundi, début d'une couverture médiatique massive. Entretemps, certains accusés ont publié des excuses, qu'ils regrettent aujourd'hui, avant de se murer dans le silence.

"J'ai écrit un tweet d'excuses à 2 heures du matin, en pleurs, après avoir été assailli de menaces et d'insultes", se souvient l'ex-rédacteur en chef des Inrocks, mis en cause pour un canular téléphonique. "Ecrites sous pression, ces excuses ont été prises comme des aveux de culpabilité", renchérit Alexandre Hervaud.

Principaux reproches des mis en cause envers les médias: un "manque de vérification" des accusations, dans le contexte de libération de la parole post-MeToo, et une présentation "mensongère" voire "complotiste" du groupe.

"Ca a été présenté comme un +boys' club+ (groupe d'hommes) de journalistes, alors que beaucoup de membres n'étaient pas journalistes et qu'il y avait un bon tiers de femmes", s'insurge l'ancienne membre.

Arrêt sur images "ne dit pas que l'affaire ne méritait aucun article", souligne Loris Guémart. "Mais elle ne méritait ni le ton de la plupart des articles, ni le volume de contenus médiatiques publiés".

- "Souffrances réelles" -

Une des victimes présumées contactées par l'AFP récuse l'idée d'un emballement: "Il y a eu une réaction normale des médias face aux révélations de harcèlement de la part de journalistes".

L'ex-journaliste Iris Gaudin, qui avait également dénoncé un harcèlement, est plus mesurée: "Après avoir viré dans un sens, les médias ne devraient pas virer dans l'autre. Cela risquerait de nuire aux victimes et aux souffrances réelles qu'elles ont endurées".

Selon Alexandre Hervaud, l'histoire a flambé médiatiquement car elle comblait "un manque d'affaires emblématiques rattachées à MeToo" dans le journalisme français.

"Il y a eu des titres honteux, comme +La Ligue du LOL pourrait être notre affaire Weinstein+" (producteur américain accusé puis condamné pour viol), s'étrangle M. Hervaud en référence à une chronique du Monde. Sollicité par l'AFP, le quotidien n'a pas donné suite.

Ex-responsable du site de L'Express, aujourd'hui à Télérama, Emma Defaud garde de cette période "un sentiment de gâchis et d'amertume".

"Le problème c'est d'en avoir fait autant et d'avoir autant feuilletonné", analyse-t-elle, tout en n'ayant "aucun doute sur le fait qu'énormément de personnes ont pâti de la nuisance de certains" membres de la Ligue du LOL.

"Ce sujet méritait d'être traité, je ne remets pas en cause le travail de Libération" avec l'article de Checknews, "mais il a été repris dans une forme d'urgence et de course à l'échalote plutôt indigne de la profession", ajoute-t-elle.

Aujourd'hui à Arrêt sur images, Robin Andraca est l'auteur de cet article déclencheur.

"C'était impossible d'imaginer les conséquences que ce papier allait avoir", confie-t-il à l'AFP.

Selon lui, il "avait vocation à raconter une forme de paradoxe: des journalistes donnaient des leçons de féminisme mais étaient accusés d'avoir voulu faire taire une parole féministe quelques années plus tôt sur les réseaux sociaux".

"J'ai vu mon sujet être repris par d'autres médias et j'avoue ne pas avoir toujours reconnu l'histoire que j'avais essayé de raconter", assure-t-il.

M.Saito--JT