The Japan Times - Evguéni Prigojine, l'imprévisible patron du groupe Wagner devenu l'ennemi de Poutine

EUR -
AED 4.32932
AFN 78.251353
ALL 96.496187
AMD 449.696031
ANG 2.110615
AOA 1081.004711
ARS 1708.485125
AUD 1.753962
AWG 2.122223
AZN 2.006187
BAM 1.955326
BBD 2.374624
BDT 144.075057
BGN 1.957363
BHD 0.444854
BIF 3486.754345
BMD 1.178849
BND 1.513733
BOB 8.164985
BRL 6.522219
BSD 1.179014
BTN 105.927309
BWP 15.498175
BYN 3.441365
BYR 23105.442157
BZD 2.371215
CAD 1.60864
CDF 2593.468332
CHF 0.929057
CLF 0.0272
CLP 1066.999543
CNY 8.285539
CNH 8.25482
COP 4382.701568
CRC 588.857182
CUC 1.178849
CUP 31.239501
CVE 110.238264
CZK 24.227944
DJF 209.504861
DKK 7.469206
DOP 73.902076
DZD 152.92076
EGP 55.997452
ERN 17.682736
ETB 183.434733
FJD 2.675048
FKP 0.872735
GBP 0.871818
GEL 3.165259
GGP 0.872735
GHS 13.116763
GIP 0.872735
GMD 87.819472
GNF 10304.500814
GTQ 9.032809
GYD 246.659131
HKD 9.161544
HNL 31.077463
HRK 7.537443
HTG 154.372559
HUF 387.893243
IDR 19739.828006
ILS 3.764179
IMP 0.872735
INR 105.838073
IQD 1544.525401
IRR 49659.018226
ISK 147.98069
JEP 0.872735
JMD 188.064388
JOD 0.835765
JPY 184.328401
KES 152.013065
KGS 103.060874
KHR 4725.833783
KMF 492.759082
KPW 1060.964179
KRW 1700.183745
KWD 0.362096
KYD 0.982558
KZT 605.963034
LAK 25515.703365
LBP 105579.145717
LKR 364.971482
LRD 208.678503
LSL 19.622141
LTL 3.480835
LVL 0.713073
LYD 6.380453
MAD 10.756891
MDL 19.778119
MGA 5391.669471
MKD 61.6339
MMK 2475.690303
MNT 4194.126601
MOP 9.443869
MRU 46.687677
MUR 54.214719
MVR 18.213107
MWK 2044.395495
MXN 21.090341
MYR 4.772567
MZN 75.340301
NAD 19.622141
NGN 1709.626128
NIO 43.389477
NOK 11.777056
NPR 169.483894
NZD 2.019734
OMR 0.453481
PAB 1.179009
PEN 3.967338
PGK 5.091765
PHP 69.236131
PKR 330.267799
PLN 4.218924
PYG 7990.062142
QAR 4.297458
RON 5.08788
RSD 117.533471
RUB 93.033944
RWF 1717.176244
SAR 4.42151
SBD 9.611618
SCR 17.051829
SDG 709.075494
SEK 10.791422
SGD 1.512481
SHP 0.884442
SLE 28.380767
SLL 24719.880305
SOS 672.634011
SRD 45.191772
STD 24399.796069
STN 24.494059
SVC 10.316498
SYP 13036.171287
SZL 19.606245
THB 36.609145
TJS 10.835026
TMT 4.13776
TND 3.430068
TOP 2.838386
TRY 50.600209
TTD 8.020021
TWD 37.056293
TZS 2911.757336
UAH 49.737937
UGX 4255.967785
USD 1.178849
UYU 46.078824
UZS 14209.553708
VES 339.613261
VND 30993.121416
VUV 142.254189
WST 3.287352
XAF 655.795166
XAG 0.015638
XAU 0.00026
XCD 3.185899
XCG 2.124885
XDR 0.816846
XOF 655.797947
XPF 119.331742
YER 281.096827
ZAR 19.644754
ZMK 10611.058212
ZMW 26.615432
ZWL 379.588926
  • AEX

    -0.8500

    941.37

    -0.09%

  • BEL20

    -17.2000

    5040.37

    -0.34%

  • PX1

    0.0000

    8103.58

    0%

  • ISEQ

    -6.5200

    13037.23

    -0.05%

  • OSEBX

    4.1600

    1666.51

    +0.25%

  • PSI20

    13.8900

    8183.11

    +0.17%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    5.4700

    4214.37

    +0.13%

  • N150

    6.3700

    3753.91

    +0.17%

Evguéni Prigojine, l'imprévisible patron du groupe Wagner devenu l'ennemi de Poutine

Evguéni Prigojine, l'imprévisible patron du groupe Wagner devenu l'ennemi de Poutine

En orchestrant un soulèvement de son groupe paramilitaire Wagner en juin en Russie, Evguéni Prigojine est passé de figure de premier plan du conflit en Ukraine, au statut d'ennemi juré de Vladimir Poutine.

Taille du texte:

La mort de Prigojine, dont l'avion s'est écrasé mercredi en Russie, a été confirmée par l'expertise génétique, a annoncé dimanche le Comité d'enquête russe. L'homme était sur la liste des passagers d'un avion qui s'est écrasé en Russie le 23 août, tuant les 10 personnes à bord.

Mais les raisons de cet accident restent mystérieuses pour l'heure, les enquêteurs russes n'évoquant ni la thèse de l'accident ni celle d'une bombe, d'un missile sol-air ou d'une erreur de pilotage.

Le 24 juin, au lendemain du début de la révolte de Wagner, le président russe Vladimir Poutine avait dénoncé la "trahison" d'Evguéni Prigojine, "provoquée par les ambitions démesurées et les intérêts personnels".

Puis ses hommes, "prêts à mourir", ont roulé vers Moscou, abattant des avions de l'armée russe. Le monde retenait son souffle.

Mais finalement, le chef mercenaire de 62 ans a renoncé au coup de force au bout de 24 heures, négociant un exil pour lui et ses fidèles au Bélarus. Il a échappé à la prison, à la justice.

- Basses oeuvres du Kremlin -

Signe de l'opacité de l'accord, M. Prigojine revient cependant en Russie, il est même reçu au Kremlin dans les jours suivant sa révolte. S'il n'apparaît plus en public, les blogs spécialisés le traquent, lui et ses avions.

Au final, c'est semblait-il d'Afrique qu'il publie une vidéo le 22 août, dans laquelle il assure agir pour la grandeur de la Russie sur ce continent, où ses hommes font depuis des années les basses oeuvres du Kremlin.

Centrafrique, Mali, Libye, Syrie... Wagner, dont le Kremlin ne reconnaissait même pas l'existence jusqu'à fin 2022, s'est fait un nom en 10 ans comme le complice des régimes voulant se défaire de parrains occidentaux ou en quête de combattants discrets et impitoyables.

Le conflit en Ukraine offre une occasion en or à l'homme d'affaires de sortir de l'ombre.

Il recrute des dizaines de milliers de prisonniers pour aller combattre sur le front, là où l'armée russe est en difficulté.

Contrairement aux plus hauts responsables russes, le chef mercenaire se montre sur le champ de bataille, et filme les cadavres de ses hommes pour réclamer toujours plus de munitions.

En mai 2023, après près d'un an de combats sanglants, M. Prigojine atteint son but, en revendiquant la prise par Wagner de Bakhmout (est de l'Ukraine), célébrant une rare victoire russe, malgré son coût humain. Et malgré les affrontements qui continuent, aujourd'hui encore, en lisière de la ville ravagée.

- Maître de la provocation -

Mais c'est aussi à l'occasion de cette bataille que les tensions s'aggravent avec l'état-major du général, Valéri Guérassimov, et le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou: M. Prigojine les accuse de priver Wagner de munitions et multiplie les vidéos dans lesquelles il insulte les commandants russes.

Impensable pour n'importe qui d'autre en Russie, dans un contexte de répression totale.

Son passage de l'ombre à la lumière a débuté en septembre 2022, au moment où l'armée russe subissait revers sur revers en Ukraine, une humiliation pour les va-t-en-guerre dont il fait partie.

Il sort alors du bois en admettant, pour la première fois, qu'il est bien le fondateur en 2014 du groupe paramilitaire Wagner. Et s'impose comme un meneur et un communiquant hors pair sur Telegram, avec ses vidéos et ses messages audios où il n'hésite pas à être vulgaire.

"Ces gars, des héros, ont défendu le peuple syrien, d'autres peuples de pays arabes, les démunis africains et latino-américains, ils sont devenus un pilier de notre patrie", revendique-t-il au sujet de ses hommes.

En octobre, il pousse sa logique de réclame plus loin encore, installant en grande pompe dans un immeuble de verre de Saint-Pétersbourg (nord-ouest) le siège de la "compagnie militaire privée Wagner".

Maître de la provocation, il publie en février une vidéo le montrant à bord d'un avion de guerre où il propose au président ukrainien Volodymyr Zelensky de décider le sort de Bakhmout au cours d'un duel aérien.

- Milliardaire -

Pour se doter d'une armée à la hauteur de ses ambitions, M. Prigojine, natif comme M. Poutine de Saint-Pétersbourg, recrute des détenus pour combattre en Ukraine, en échange d'une amnistie.

L'univers de la prison, Evguéni Prigojine le connaît bien, ayant lui-même passé neuf ans en détention à l'époque soviétique pour des délits de droit commun.

Il sort en 1990, alors que l'URSS est en train de s'effondrer, et monte une affaire à succès de vente de hot-dogs.

Il monte ensuite en gamme, jusqu'à ouvrir un restaurant de luxe qui devient l'un des plus courus de Saint-Pétersbourg, où Vladimir Poutine connaît en parallèle sa propre ascension politique.

Après l'accession en 2000 de Vladimir Poutine à la présidence, son groupe de restauration officie au Kremlin, ce qui lui vaut le surnom de "cuisinier de Poutine" et la réputation d'être devenu milliardaire grâce aux contrats publics.

C'est cet argent qu'il aurait donc utilisé pour fonder Wagner, armée privée d'abord composée de vétérans endurcis de l'armée et des services spéciaux russes.

En 2018, alors que ce groupe, déjà remarqué en Ukraine, Syrie et Libye, est soupçonné de prendre pied en Afrique, trois journalistes russes enquêtant sur les affaires de la société paramilitaire sont tués en Centrafrique.

K.Okada--JT