The Japan Times - L'Europe dégaine vendredi le DSA, sa super-arme pour réguler Internet

EUR -
AED 4.325068
AFN 78.174415
ALL 96.40131
AMD 449.241858
ANG 2.10854
AOA 1079.941487
ARS 1708.558998
AUD 1.756807
AWG 2.120136
AZN 2.004042
BAM 1.953403
BBD 2.372289
BDT 143.933399
BGN 1.955435
BHD 0.444417
BIF 3483.326091
BMD 1.17769
BND 1.512245
BOB 8.156957
BRL 6.534534
BSD 1.177855
BTN 105.823159
BWP 15.482937
BYN 3.437982
BYR 23082.724371
BZD 2.368883
CAD 1.611089
CDF 2590.918046
CHF 0.929886
CLF 0.027114
CLP 1064.243099
CNY 8.277395
CNH 8.250673
COP 4399.96768
CRC 588.278205
CUC 1.17769
CUP 31.208786
CVE 110.129875
CZK 24.247811
DJF 209.298724
DKK 7.469733
DOP 73.829414
DZD 152.770405
EGP 55.997514
ERN 17.66535
ETB 183.254376
FJD 2.672418
FKP 0.871877
GBP 0.872715
GEL 3.162074
GGP 0.871877
GHS 13.103866
GIP 0.871877
GMD 87.741713
GNF 10294.369199
GTQ 9.023928
GYD 246.41661
HKD 9.152565
HNL 31.046907
HRK 7.53427
HTG 154.220777
HUF 388.652427
IDR 19743.973167
ILS 3.763663
IMP 0.871877
INR 105.882047
IQD 1543.006789
IRR 49610.191769
ISK 148.012179
JEP 0.871877
JMD 187.879479
JOD 0.834968
JPY 184.228994
KES 151.862998
KGS 102.988713
KHR 4721.187238
KMF 492.274304
KPW 1059.921015
KRW 1701.220776
KWD 0.361739
KYD 0.981591
KZT 605.367237
LAK 25490.615756
LBP 105475.337946
LKR 364.612634
LRD 208.473326
LSL 19.602848
LTL 3.477412
LVL 0.712373
LYD 6.374179
MAD 10.746315
MDL 19.758673
MGA 5386.368262
MKD 61.5733
MMK 2473.256149
MNT 4190.002842
MOP 9.434584
MRU 46.641772
MUR 54.16237
MVR 18.195544
MWK 2042.385399
MXN 21.111976
MYR 4.767878
MZN 75.266068
NAD 19.602848
NGN 1708.581292
NIO 43.346815
NOK 11.803574
NPR 169.317254
NZD 2.023778
OMR 0.453035
PAB 1.17785
PEN 3.963437
PGK 5.086759
PHP 69.174001
PKR 329.943072
PLN 4.223838
PYG 7982.206135
QAR 4.293232
RON 5.089738
RSD 117.417909
RUB 93.034412
RWF 1715.487878
SAR 4.417164
SBD 9.602168
SCR 17.035063
SDG 708.37882
SEK 10.804173
SGD 1.512385
SHP 0.883573
SLE 28.352878
SLL 24695.575167
SOS 671.972662
SRD 45.147339
STD 24375.805645
STN 24.469976
SVC 10.306354
SYP 13023.353833
SZL 19.586968
THB 36.567655
TJS 10.824373
TMT 4.133692
TND 3.426696
TOP 2.835595
TRY 50.552327
TTD 8.012135
TWD 37.026439
TZS 2908.894461
UAH 49.689033
UGX 4251.783223
USD 1.17769
UYU 46.033519
UZS 14195.582557
VES 339.279346
VND 30962.648287
VUV 142.114321
WST 3.28412
XAF 655.150374
XAG 0.015848
XAU 0.000261
XCD 3.182766
XCG 2.122795
XDR 0.816043
XOF 655.153152
XPF 119.331742
YER 280.820411
ZAR 19.651875
ZMK 10600.675988
ZMW 26.589263
ZWL 379.215706
  • AEX

    -0.8500

    941.37

    -0.09%

  • BEL20

    -17.2000

    5040.37

    -0.34%

  • PX1

    0.0000

    8103.58

    0%

  • ISEQ

    -6.5200

    13037.23

    -0.05%

  • OSEBX

    4.1600

    1666.51

    +0.25%

  • PSI20

    13.8900

    8183.11

    +0.17%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    5.4700

    4214.37

    +0.13%

  • N150

    6.3700

    3753.91

    +0.17%

L'Europe dégaine vendredi le DSA, sa super-arme pour réguler Internet
L'Europe dégaine vendredi le DSA, sa super-arme pour réguler Internet / Photo: SEBASTIEN BOZON - AFP/Archives

L'Europe dégaine vendredi le DSA, sa super-arme pour réguler Internet

L'Union européenne passe à l'offensive vendredi contre les dérives des géants du net: le DSA (Digital Services Act) obligera les grandes plateformes, comme Google, Facebook, X (ex-Twitter) ou TikTok, à agir davantage contre les contenus illicites, sous peine de lourdes amendes.

Taille du texte:

Le principe du nouveau règlement européen sonne comme un slogan: ce qui est illégal hors ligne doit aussi l'être en ligne - ce qui, soulignent tous les experts, n'est pas si simple. Il faut trouver un délicat équilibre entre liberté d'expression, prépondérante, et lutte contre les abus qui menacent les droits fondamentaux ou la démocratie (perturbations des élections, désinformation, protection des mineurs...).

Comment y parvenir ? Le DSA cible les plateformes et non les utilisateurs: une série d'obligations s'imposera dès vendredi aux 19 plus grands réseaux sociaux, places de marchés et moteurs de recherche (Apple, Google, Microsoft, YouTube, Amazon, Facebook, LinkedIn, Wikipedia, TikTok, Snapchat, Instagram, X, Alibaba ou Booking).

Comme avant, les plateformes ne sont ni juridiquement responsables des contenus qu'elles hébergent ni tenues de les repérer au préalable. Mais l'UE espère les pousser à installer un système efficace de contrôle, après dix ans de violence en ligne croissante.

Entre autres, elles devront proposer aux internautes un outil pour signaler facilement les contenus "illicites" (définis par les législations nationales ou d'autres textes européens), puis les retirer rapidement. Des "signaleurs de confiance" dans chaque pays (comme le site gouvernemental Pharos en France) verront leurs alertes traitées en priorité. Les sites marchands devront pouvoir tracer les vendeurs, pour réduire les fraudes.

Leurs algorithmes seront aussi sous surveillance: elles devront expliquer le fonctionnement de leurs systèmes de recommandation et proposer des alternatives sans personnalisation. Côté publicité, le DSA interdit de cibler les mineurs ou les annonces basées sur des données sensibles (religion, orientation sexuelle, etc.).

Le respect des règles sera contrôlé par des audits indépendants, sous l'oeil de Bruxelles. Toute infraction sera passible d'amendes pouvant aller jusqu'à 6% du chiffre d'affaires mondial. Menace ultime, les récidivistes pourraient être interdits.

- "Brussels effect" -

"La mécanique de signalement et le recours à des signaleurs de confiance change la donne, ainsi que les audits contrôlés par Bruxelles", juge Eric Le Quellenec, avocat chez Simmons et Simmons.

Ce contrôle est supervisé par un organisme collégial des 27, "afin d'éviter que des pays appliquent une définition trop large des contenus illicites, comme la Pologne ou la Hongrie", ajoute-t-il. "Cela fera reculer partiellement l'anonymat en ligne: on va tracer les vendeurs et ceux qui publient massivement des contenus illicites".

"Est-ce que le DSA sera efficace ? On verra à l'usage. Mais c'est un système novateur car il instaure un dialogue permanent entre acteurs, régulateurs et utilisateurs. Il y aura aussi un +Brussels effect+ au-delà de l'UE", relève Marc Mossé, avocat du cabinet August Debouzy.

La Commission devra cependant se doter de moyens adéquats, étant donné la taille des services juridiques des GAFAM, souligne l'économiste Joëlle Toledano, membre du Conseil national du numérique.

Il faudra enfin veiller à préserver les libertés fondamentales: les experts soulignent la volte-face du Commissaire européen Thierry Breton qui, début juillet, après les émeutes en France, avait affirmé que le DSA permettrait de suspendre un réseau social s'il ne supprimait pas "immédiatement" des "appels à la révolte". L'écho d'un souhait du président français Emmanuel Macron de pouvoir "couper" les réseaux sociaux.

- Les plateformes plient -

Trois semaines plus tard, après une lettre ouverte de 65 organisations de défense de la liberté d'expression, Thierry Breton est revenu sur son propos en déclarant que seul un juge pourrait prendre une telle mesure.

"On l'a vu rétropédaler. Il faut corriger les excès mais sans tomber dans l'excès inverse", note Marc Mossé. "Mais, sans éducation aux médias chez les jeunes, tout sera un peu vain".

Ces dernières semaines, la plupart des grandes plateformes, comme Google et Microsoft, ont annoncé des efforts de mise en conformité.

Meta (Facebook) dit avoir recruté 1.000 personnes et estime que le DSA constitue "un événement majeur pour toutes les entreprises technologiques qui opèrent dans l'UE et aura un impact significatif sur l'expérience des Européens".

TikTok a listé publiquement les mesures adoptées, Apple explique être en train de les mettre en place et Elon Musk a promis que X (ex-Twitter) respecterait le DSA.

Amazon a déposé un recours contre sa présence dans la liste (tout comme le site de commerce Zalando) mais indique investir beaucoup pour le signalement des contenus illicites et compte se conformer au règlement s'il est débouté.

"Le DSA marque la fin de l'ère Internet où les plateformes décidaient seules de ce qui était le mieux pour nous tous et étaient +trop grandes pour se soucier+ de leurs effets sur la société", conclut un responsable de l'UE.

T.Sato--JT